C'est un véritable défi que de narrer la naissance d'une marque mondialement connue. L'histoire commence au milieu des années 70 et se déroule jusqu'à la fin des années 90, de la création d'Apple jusqu'à son ascension.
Une histoire quasi ordinaire
Le film déroule ainsi, de façon chronologique, l’évolution de ce génie. Seulement, il est dommage de s'arrêter à la seule création de l'Ipod. Le spectateur reste sur sa faim. Finalement, le film chute par son manque d’originalité. Le réalisateur a fait le choix de ne pas mettre en avant la vie personnelle de Steve Jobs. Sont rappelés des épisodes de sa vie qui n'échappent à personne, soit ces débuts difficiles, la dispute avec ses collaborateurs puis sa traversée du désert jusqu'à sa réintégration. Rien de vraiment accrocheur. Toujours très évasif, le scénario ne laisse pas de place à son enfance ni même à son entourage. Son père fait une brève apparition, même si rien n'est dit à propos des liens qu'ils entretenaient. On découvre sa fille, le spectateur doit presque deviner la naissance de son deuxième enfant, un garçon. Le scénario est très évasif sur sa vie privée, rien n'est dévoilé sur son enfance ni sur son entourage. Le visage de sa femme est dévoilé le temps d’une scène.
Steve Jobs, renfermé sur lui-même, est difficile à cerner. Le film ne manque pas de remémorer au spectateur sa querelle avec Bill Gates, et que Jobs n'a pas hésité à se servir de l'invention de son ami, Steve Wozniak, pour réussir. La politique de la différence reste la véritable révolution de Jobs. La singularité du film se trouve dans la mise en scène du management d'une société, ou encore des prises de décisions. Véritable personnage principal, le biopic présente Apple, comme un personnage divin.
Un biopic très vague
La génération Y a tout de même l'occasion de découvrir l'avénement des technologies, qui font partie intégrante de son quotidien. Elle peut s'interroger sur le changement qu'a pu insufflé un seul homme à des millions de personnes. Cependant, le film se perd entre l'histoire d'Apple et celle de Steve Jobs. Comme sur un coup de tête, la fin du biopic ne se prévoit pas. Peut-être aurait-il été plus judicieux d'apporter plus d'éléments sur la vie de Steve Jobs pour rassasier le spectateur. La mise en scène ne prend tout simplement pas. Son passage à Pixar n'est pas mentionné, ni sa maladie. A voir comme une ode à la gloire de Steve Jobs et de la suprématie américaine dans l'industrie technologique. Jobs a croqué dans le fruit défendu.
D'un réalisme saisissant, la mise en situation à travers les décors et les costumes est réussie. Chaque plan semble très calculé pour rendre Ashton Kutcher plus ressemblant à Steve Jobs. L'importance de n'importe quel accessoire est très remarquable. On retrouve Jobs à l'écran dès qu'il les remet sur son nez. Aucun commentaire sur la distribution. Tout a été mis en oeuvre pour que les personnages ressemblent à la réalité. La seule critique qui pourrait être faite au jeune Ashton Kutcher, est son jeu d'acteur, un peu pauvre, pour incarner un personnage haut en couleur comme Steve Jobs. La bande son rehausse le niveau. De la saveur à cette histoire sans péripéties. Le réalisateur, Joshua Michael Stern, a tenté d'illustrer sur grand écran, l'ascension du jeune Jobs aspirant à révolutionner le quotidien de chacun d'entre nous. Malheureusement, la vie privée de ce dernier n'est pas révélée ce qui profite à l'histoire de la pomme, Apple.